La parole égarée...

Il était à peine midi,

quand je me suis endormie,

pour oublier,

pour m'oublier

pour n'être plus,

naître plus,

ne plus être,

pour me laisser couler,

me sentir submergée..

Ce que je veux est autre,

est ailleurs,

mais je ne sais où...

Lestée je suis,

lestée je reste,

laissée sans doute,

abandonnée, peut-être,

errant sur cette route

ne menant nulle part,

errant à tâtons

dans le corridor noir

des ombres du passé,

des encres de ma plume,

des ancres qui me gardent

envasée, atterrée...

Un mot, un seul,

pour me libérer,

Est-ce trop demander?

Un click sur mon I Phone,

message à tous mes interlocuteurs,

de la plus ancienne gorgone

à Merlin l'Enchanteur:

Retrouvez-moi ce mot perdu,

égaré un jour de galère,

celui que nul n'a entendu

et qui, depuis, me désespère...

L'ours, un brin nostalgique...

Je suis un ourson brun,
aux reflets incertains,
au pelage vieilli,
au regard assoupi.
Pourtant, j'étais hier,
et n'en étais peu fier,
ton merveilleux ami,
seul ourson dans ta vie.
J'étais le confident
de tes enchantements,
celui qui t'écoutait
et souvent te portait
au delà de ta nuit,
sans un mot, sans un bruit...
Je suis un ourson brun
qui ne comprend plus rien.
Pourquoi m'as-tu jeté,
ô toi, ma tant aimée?
Quel ours enrubanné,
dans son papier doré,
a donc pu te séduire,
ça, peux-tu me le dire,
m'avouer ta traîtrise
qui me blesse et me brise,
me montrer l'étranger,
qui, poli, toiletté,
attend avec ivresse,
de ta main, la caresse?
J'étais un ourson brun
et je ne suis plus rien
qu'un vieil ours à genoux,
dans ton coffre à joujoux...