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Poésie
Le bâteleur
Approchez, Mesdames et Messieurs,
Funambule ébloui
par les lueurs de l’aube,
j’ai dansé sur le fil
du tranchant horizon.
Cette lame acérée
qui lacère l’azur
n’a point égratigné
la plante de mes pieds.
Trapéziste enjoué,
me riant de l’espace,
j’ai voltigé cent fois
de nuage en nuage,
me rétablissant aux
chevelures des anges.
Cette ronde éthérée
n’a point escamoté
ma terrienne candeur.
Otarie, j’ai nagé
dans l’océan magique
des illusions perdues,
espoirs évaporés
et boule sur mon nez,
une larme a coulé.
Poète, j’ai jonglé
dans l’univers limpide,
lançant à demi-mot
des non-dits frémissants,
aveux étourdissants,
qui sont tous retombés
dans ma paume glacée.
Cette haute voltige
n’a point édulcoré
l’encre de mon stylet.
Approchez, Mesdames et Messieurs ...
Il me reste à dresser
l’animal apeuré
qui, au fond de nos coeurs,
nous empêche d’aimer.
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Par ARDUINNA le 1 Septembre 2022 à 20:16
Tremblez, braves gens,
vous allez être privés de lumière
et vous aurez froid, évidemment.
N'oubliez pas que nous sommes en " guère..."
guère d'amour,
guère d'humanité,
guère de jours
encore à nous aimer.
Tremblez, prédicateurs
de bien mauvais augures,
la lumière de nos cœurs
fait que la vie perdure.
Nul n'éteindra jamais
l'étincelle dans nos yeux.
Vous allez vous noyer
dans nos rêves de feu
et finirez transis
par vos rêves indécents,
à l'ombre de la vie,
éteints et impuissants.
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Par ARDUINNA le 6 Novembre 2021 à 09:32
Il pleut des ombres grises
se fondant dans la nuit
leur fragrance s'irise
aux confins de l'oubli.
Elles dansent sans fin
une ronde endiablée
colorant mes matins
de couleurs oubliées,
des carmins rugissant
aux ocres atterrés,
de redoutables blancs
rêvant de m'enliser.
Ecoute la couleur
qui danse dans ma nuit
au grand bal de mes pleurs
la valse de l'en vie.
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Par ARDUINNA le 12 Septembre 2021 à 22:31
Dans l'envol des colombes,
on entend quelquefois,
avant que la nuit tombe
de bien sombres effrois.
Où s'en vont ces oiseaux
qui, déployant leurs ailes,
au ras du caniveau
s'échappent, pêle -mêle,
emmêlant leurs pennes
et leurs fines rémiges,
rêvant de fuir leurs peines,
délestant les vestiges
d'une vie révolue,
d'un passé indécent,
d'un instant qui n'est plus
aux franges du présent.
Dans l'envol des colombes
on perçoit, quelquefois,
à l'orée de leurs tombes,
comme un éclat de joie.
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Par ARDUINNA le 20 Février 2021 à 20:07
Le vide.
Un gouffre.
Un espace aride,
un lieu où souffre
en nous le guerrier souverain,
à genoux, rendant les armes,
se fondant, c'est certain,
dans de corrosives larmes.
L'arme,
se saisir d'elle.
Elle sonne l'alarme
de nos explosions d'ailes,
d'elles, aussi, je crois.
En rémiges brisées
et pennes en effrois,
on peut encore voler.
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Par ARDUINNA le 6 Juillet 2020 à 13:03
Mettre un plâtre sur les cassures,
un onguent sur les déchirures,
nimber de miel chaque blessure
tant que la souffrance perdure,
diluer toutes salissures
dans le courant des ondes pures
pour que ton âme s'aventure
au-delà de la déraison.
Le poète fait cela toujours,
par empathie et par amour,
sans espoir et sans illusions
et, en cela, il a raison...
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