• Poésie

    Poésie

    Le bâteleur

    Approchez, Mesdames et Messieurs,

    Funambule ébloui

    par les lueurs de l’aube,

    j’ai dansé sur le fil

    du tranchant horizon.

    Cette lame acérée

    qui lacère l’azur

    n’a point égratigné

    la plante de mes pieds.

    Trapéziste enjoué,

    me riant de l’espace,

    j’ai voltigé cent fois

    de nuage en nuage,

    me rétablissant aux

    chevelures des anges.

    Cette ronde éthérée

    n’a point escamoté

    ma terrienne candeur.

    Otarie, j’ai nagé

    dans l’océan magique

    des illusions perdues,

    espoirs évaporés

    et boule sur mon nez,

    une larme a coulé.

    Poète, j’ai jonglé

    dans l’univers limpide,

    lançant à demi-mot

    des non-dits frémissants,

    aveux étourdissants,

    qui sont tous retombés

    dans ma paume glacée.

    Cette haute voltige

    n’a point édulcoré

    l’encre de mon stylet.

    Approchez, Mesdames et Messieurs ...

    Il me reste à dresser

    l’animal apeuré

    qui, au fond de nos coeurs,

    nous empêche d’aimer.

  • Tremblez, braves gens,

    vous allez être privés de lumière

    et vous aurez froid, évidemment.

    N'oubliez pas que nous sommes en " guère..."

    guère d'amour,

    guère d'humanité,

    guère de jours

    encore à nous aimer.

    Tremblez, prédicateurs

    de bien mauvais augures,

    la lumière de nos cœurs

    fait que la vie perdure.

    Nul n'éteindra jamais

    l'étincelle dans nos yeux.

    Vous allez vous noyer

    dans nos rêves de feu

    et finirez transis

    par vos rêves indécents,

    à l'ombre de la vie,

    éteints et impuissants.


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  • Il pleut des ombres grises

    se fondant dans la nuit

    leur fragrance s'irise

    aux confins de l'oubli.

    Elles dansent sans fin

    une ronde endiablée

    colorant mes matins

    de couleurs oubliées,

    des carmins rugissant

    aux ocres atterrés,

    de redoutables blancs

    rêvant de m'enliser.

    Ecoute la couleur

    qui danse dans ma nuit

    au grand bal de mes pleurs

    la valse de l'en vie.


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  • Dans l'envol des colombes,

    on entend quelquefois,

    avant que la nuit tombe

    de bien sombres effrois.

    Où s'en vont ces oiseaux

    qui, déployant leurs ailes,

    au ras du caniveau

    s'échappent, pêle -mêle,

    emmêlant leurs pennes

    et leurs fines rémiges,

    rêvant de fuir leurs peines,

    délestant les vestiges

    d'une vie révolue,

    d'un passé indécent,

    d'un instant qui n'est plus

    aux franges du présent.

    Dans l'envol des colombes

    on perçoit, quelquefois,

    à l'orée de leurs tombes,

    comme un éclat de joie.

     


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  • Le vide.

    Un gouffre.

    Un espace aride,

    un lieu où souffre

    en nous le guerrier souverain,

    à genoux, rendant les armes,

    se fondant, c'est certain,

    dans de corrosives larmes.

    L'arme,

    se saisir d'elle.

    Elle sonne l'alarme

    de nos explosions d'ailes,

    d'elles, aussi, je crois.

    En rémiges brisées

    et pennes en effrois,

    on peut encore voler.


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  • Mettre un plâtre sur les cassures,

    un onguent sur les déchirures,

    nimber de miel chaque blessure

    tant que la souffrance perdure,

    diluer toutes salissures

    dans le courant des ondes pures

    pour que ton âme s'aventure

    au-delà de la déraison.

    Le poète fait cela toujours,

    par empathie et par amour,

    sans espoir et sans illusions

    et, en cela, il a raison...

     


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