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J'aime mon ombre aussi, douce et sombre à la fois, précédant ma vie et guidant tous mes pas. Tantôt elle me suit ou court, loin, devant moi, dépendant de ma vie et de tous mes émois. Tantôt elle se fond dans la boue du chemin, et, parfois, en amont, brise mes lendemains. Pourtant, cette...
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Petite, les deux pieds dans le sable, des embruns sur ta peau, de quoi es-tu coupable, qu'attends-tu de cette eau? Pourtant tu ne redoutes ni la rage de mer, ni aucun de ces doutes aux saveurs tant amères. Petite face à cet océan, tu gorges ta pensée d'un espoir vacillant aux senteurs iodées...
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La brume qui s'élève, de la vague enragée, s'étale sur la grève et tague les rochers, dessinant sur la pierre, dans l'ombre des non-dits les souvenirs de guerre d'un passé aboli. Dans le beau lit de l'eau, s'écoulant vers l'amer, flottent les oripeaux de tant sombres hiers. Algues et...
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Lorsque les cieux s'entrouvrent et s'écoulent sur nous, certes, là, ils nous trouvent quand l'on gît, à genoux. Eau létale ou lustrale, mais que sont donc ces flots qui, sur nos flancs dévalent, diluant aussitôt nos plus sombres effrois, notre espérance, aussi, même, soudain, parfois,...
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Et je flotte entre deux eaux, l'amer et la mère. Dans laquelle vais-je me noyer? Eau létale, eau lustrale, eau douce ou eau salée? Eau qui me pousse à m'oublier, me dissoudre, me fondre, m'évaporer. Eau pure de ce bénitier où nul dieu ne s'est jamais baigné. Deux doigts dans l'eau, deux...
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Les mots viennent et s'en vont. Parfois, ils restent, et souvent, ils se cassent, se tirent, s'étirent et disparaissent, brisés sur l'arête de la désesp'errance. Des mots sans ton, sans couleur et sans voix, des mots qui meurent et que l'on n'oublie pas. Où s'en vont-ils, les mots qu'on ne dit...