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Et je vais, nue,
dans la houppelande
des fantômes de mon passé.
Est-il un vêtement
plus pesant,
plus lourd à porter,
protégeant de l'hiver,
mais aussi de l'été,
un isolant parfait
plombant ma destinée.
Un habit mal cousu
et bâti à la hâte,
porté à contrecoeur
comme un bât blessant
les frêles épaules
de mon âme d'enfant.
Et je plie sous le poids,
douloureux, de l'ânée,
charge d'effrois, d'émois,
dont ma vie est lestée.
Pourtant, je suis née, nue,
rêvant d'un voile d'amour,
un merveilleux tissu
n'occultant aucun jour,
grandissant avec moi
et me laissant danser,
comme une aura de joie
au goût de liberté.
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L'égarée.
Tu marchais dans la lumière
au cœur de l'azur éthéré,
bien au loin de toutes les guerres,...
être pur mais âme damnée.
Une main, soudain, t'a poussée
au fond de la nuit insondable
comme une étincelle lancée,
un éclair dans l'obscurité.
Depuis l'effroi inexorable
glace tes os, colle à ta peau,
tu navigues dans l'épouvante
sur ton frêle et petit radeau.
Où sont donc les âmes aimantes
voyageant sur les mêmes flots,
où sont-elles donc les errantes
qui connaissent le cours des eaux ?
Nul n'est plus dans cet univers
où aucun humain ne survit,
ici, c'est le monde à l'envers,
plus de jour et rien que la nuit.
Cependant, au loin, un fanal
tenu par une main amie
te dessine comme un chenal
vers un espace de survie.
Marche, marche encore et surtout
garde la force et l'espérance
de parvenir un jour au bout
de tes effroyables errances.
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