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J’aimerais de ma main tendue
cueillir quelques bribes du temps
puis les ayant bien recousues
m’en composer un vêtement,
une cape qui m’immunise
contre les mots dits insolents,
peut-être une robe qui grise
quelque rêveur impénitent.
J’aimerais de ma foi perdue
glaner au détour d’un chemin
cette fragrance inattendue
porteuse de rêves divins,
mais ma main se tend et mon âme
se fâne, s’étend, s’évapore,
se heurtant sans cesse à la trame
des rudes barreaux de mon corps.
Faudra-t-il que je vole un jour
dans l’immensité diaprée
pour enfin connaître l’Amour
dont mon coeur a souvent rêvé.
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Le peintre s’est noyé dans l’huile
en se livrant à sa passion,
le peintre s’est noyé dans l’huile
entre portraits et frondaisons.
Sous les splendeurs alizarines
dont il parait son goémon,
il a coulé dans ses marines,
on dit qu’il a touché le fond.
Ton regard caressant sa toile
laisse sur son âme un frisson,
ses émois parsèment d’étoiles
chacun des murs de ta maison.
A force de croquer des ailes,
des corps, des coeurs et des minois,
à force d’être amoureux d’Elles,
il a succombé à la joie.
Sa terre de sienne brûlée
par ses rages évanescentes
donne à son oeuvre inachevée
une fragrance impertinente.
Quand il était aquarelliste,
il ne consommait que de l’eau,
mais le peintre est un anarchiste
qui bat le fer pour avoir chaud.
Entre carmin et outremer,
il goûte les eaux du Léthé,
pour le protéger de l’enfer,
ne cesse jamais de l’aimer.
Au coeur de tes nuits opalines,
si tes rêves deviennent beaux,
c’est le peintre, sur ta rétine,
qui laisse danser son pinceau.
Il restera là pour toujours,
buveur d’espoir, croqueur d’envies,
donnant ses couleurs à l’Amour
pour iriser toute ta vie.
Dans l’huile, le peintre a coulé,
gobeur de lune, il a sombré,
entre rêve et réalité,
vers sa mer de tranquillité.
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