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Un étrange instant,
entre passé et avenir.
La sève, frappée dans son élan,
chute instantanément.
Retour à la terre,
aux sombres hiers,
fin des espoirs vivifiants,
place aux morts-vivants
qui vont, seuls, s'enterrer,
fuyant le ciel obscur
que la lumière a déserté.
Novembre,
hors de l'espace et du temps,
comme un renoncement.
Chaque feuille,
parée de ses plus beaux atours,
se meurt soudain,
dépourvue d'amour.
Des squelettes sylvestres,
déprimés, dévêtus,
composent avec le vent
la mélodie glaçante
du désenchantement.
Novembre,
est-ce juste un passage
ou une fin en soi,
ce temps des défunts
est-ce la fin d'un rêve,
du rêve des vivants
qui, contraints à se taire,
faiblissent et se terrent?
Pourtant, la vie est là,
plus loin, plus bas,
et résurgence, résilience,
dans la brume glacée
d'un matin de novembre
danse une fragrance sucrée
porteuse d'un espoir
qu'on ne peut ignorer.
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Peut-on être,
être soi, ou pas,
éternel errant
parmi les vivants.
Etre encore un être,
qui, brisé, abattu,
rêve d'enfin être,
loin des temps révolus.
Peut-on être
quand un mal être
nous fige et nous retient
dans les lises du non-être,
dont, hélas, on se souvient.
Comment être vivant,
loin des enchantements
qui, de nos cœurs d'enfants,
ont fait sables mouvants.
Emouvants instants
qu'on aime et qu'on rejette.
Comment être vivant
dans cet instant présent,
chérir la main qui tue
et mourir, éperdu,
puis renaître en criant:
Je suis vivant!
Peur-être.....
ou pas......
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