• A l'eau, à l'eau...

    y a-t-il quelqu'un,

    quelqu'un qui m'entend,

    au bout du fil du temps?

    M'entendez-vous,

    vous, les errants,

    fantômes du passé,

    à jamais trépassés?

    A l'eau, à l'eau...

    Dans les eaux de ma mère

    qui s'écoulent soudain,

    se dessinent mes guerres,

    mon douloureux chemin.

    A l'eau, j'ai bu la tasse,

    gobé jusqu'à la lie,

    les aromes tenaces

    me hantant chaque nuit.

    A l'autre bout du fil

    mais qui donc est celui

    dont le joyeux babil

    me dessine une vie?


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  • De bruits et d'orgues,

    de chants et de sirènes,

    d'autant de rire et morgue,

    c'est la vie que je mène.

    De fracas assourdis

    par la gangue du temps,

    de rêves assoupis

    qui pèsent tellement.

    Et pourtant, je n'ai cure

    des désenchantements,

    si longtemps que perdurent

    tous mes rêves d'enfant.

    Au cœur de l'humain gît

    un étrange pouvoir

    qui le maintient en vie

    dans la nuit la plus noire.

    Je vis, je crie, je peins,

    je dessine et je crois

    qu'il n'est qu'un seul chemin

    et une seule voie

    qui te mène à ton être,

    qui te conduit à toi,

    la où brille la flamme

    de l'éternelle joie...

     

     

     


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  •  

    Il est un grand mur blanc

     

    où se brisent tes rêves,

     

    un espace entre-temps

     

    quand, gisant sur la grève,

     

    tu hurles sans espoir,

     

    sans âme et sans envie,

     

    au sein d'une nuit noire

     

    qui, soudain, t'envahit.

     

    Il n'est plus rien autour

     

    plus rien à l'intérieur

     

    et plus aucun amour

     

    ne chante dans ton cœur.

     

    Tu marches à pas comptés,

     

    encore quelques-uns,

     

    le grand fleuve Léthé

     

    te dessine un chemin.

     

    Ecoute, tu n'es plus,

     

    entends, tu n'es plus rien

     

    qu'un fragile fétu

     

    dans le flot du destin

     

    et tu coules, dissous,

     

    dans l'onde qui t'emporte

     

    lorsque, soudain, un fou

     

    glisse un mot sous ta porte.

     

    Il a écrit: « Je suis,

     

    ensemble nous nageons

     

    plus loin que l'infini

     

    vers un monde sans nom,

     

    univers à venir

     

    et sans doute à créer

     

    que nous ferons fleurir

     

    aux franges du passé.

     

    Il est un grand mur blanc

     

    où se gravent tes rêves,

     

    un espace d'autre temps

     

    où ta douleur s'apaise.

     

    Dans l'étrange fréquence

     

    de ce fragile instant

     

    vibre l'ultime chance

     

    de te sentir vivant.

     

    Il est un grand mur blanc.

     

     

     

     

     


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  • Etre humain,

    c'est savoir tendre la main

    et saisir la main tendue,

    y faire passer un courant

    de vie, d'amour, d'espoir.

    Ressentir la richesse de l'autre,

    ou sa détresse et pouvoir

    offrir ou recevoir.

    Mais, parfois, la main qui se tend

    n'est plus à ta portée,

    le courant l'a, déjà,

    loin de toi, emportée.

    Elle flotte à l'horizon

    et, au gré des marées

    te rejoint ou s'éloigne,

    te laissant, atterrée.

    Es-tu encore humain

    quand tu ne peux donner

    qu'un ersatz d'espoir,

    comme un rêve avorté?

    Qui es-tu, qui est l'autre,

    lorsque tu n'entends plus

    qu'un cri d'effroi

    qui te laisse sans voix?

    Es-tu encore humain

    lorsque la main tendue

    ne grave, sur ta page,

    que des mots inconnus?

    Aux franges du langage

    vibrent des mots brûlés

    que de sordides rages

    s'en viennent calciner.


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  • C'est quand tes ailes se replient

    que tu comprends, soudain,

    que tu n'aurais jamais dû prendre ton envol.

    Tes ailes se froissent, se plient, se cassent,

    explosent en mille morceaux

    et chaque éclat te renvoie une image de toi

    dans laquelle tu ne te reconnais pas.

    Et tu n'es plus, nulle part, ni ici, ni là.

    Tu gis, brisée,détruite.

    Rien pour te raccrocher, te relever.

    Aucune prise pour tes mains,

    aucun espoir pour demain.

    Des murs lisses que frôlent tes rêves errants

    dans les fissures desquels tu imprimes ta détresse,

    bribes de chairs et de sang,

    empreintes d'un passé où tu étais un être vivant...


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